3-29 juin 2007,
30 janvier-6 février 2008, 13 déc. 2010

annedebalam
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Contenu de cette page :


USS Liberty à quai à Malte après l'attaque, avec un trou de torpille
USS Liberty à quai à Malte après l'attaque, avec l'impact de torpille (Mémorial de l'USS Liberty)

L'attaque israélienne contre l'USS Liberty le 8 juin 1967

Nouveauté du 13-18 déc. 2010 : trois liens 2010, photo du trou de la torpille.
Nouveauté du 3 février 2008 : Long dossier dans le Chicago Tribune du 2 octobre 2007, signé par le journaliste d'investigation et prix Pulitzer John Crewdson : New revelations in attack on American spy ship qui, comme son titre l'indique, apporte réellement des éléments nouveaux et importants : de nombreux témoins des services d'interception américains, dont le directeur exécutif des opérations de la NSA à l'époque, qui on eu accès aux interceptions des communications israéliennes et confirment le caractère délibéré de l'attaque et l'intention de couler l'USS Liberty.

La principale raison d'être de cette page de la Toile est, à l'occasion du 40ème anniversaire des événements, le 8 juin 2007, de mettre à disposition du public francophone la :

traduction en français du témoignage sous serment du 8 janvier 2004, du capitaine Ward Boston, Jr., enquêteur sur l'attaque dans la commission officielle de l'US Navy de 1967

qui montre comment il est facile pour les autorités de tordre les conclusions d'une commission d'enquête et d'imposer le silence.

Plus largement, cette attaque et la dissimulation qui a suivi illustrent la puissance du lobby israélien aux États-Unis.

Contenu de cette page :


La presse se fait écho, au début du mois de juin 2007, du quarantième anniversaire de la guerre des six jours.

google actualité guerre des six jours

Requête sur Google actualité de "guerre des six jours", le 5 juin 2007 : 931 réponses

Un événement ignoré de cette guerre mérite plus d'attention que le silence qui l'entoure dans la presse francophone.

google actualité guerre des six jours

Requête sur Google actualité de "uss liberty", le 5 juin 2007 : aucune réponse

C'est l"incident de l'USS Liberty", pour reprendre son appellation dans Wikipedia, incident étant un euphémisme étant donné son bilan : 34 morts, 173 blessés, (172, 173 ou 174, selon les sources), pour un équipage de 294 marins, tous militaires Américains sauf 3 civils, soit un taux d'attrition de plus de 70%, le plus fort qu'ait jamais subi un navire de l'US Navy depuis la seconde guerre mondiale (selon cet article de Richard K. Kolb du numéro de juin-juillet 2007 de la revue de l'association Veterans or Foreign Wars, aux États-Unis — pdf).

USS Liberty, trou de la torpille
USS Liberty en cale sèche, trou de la torpille, source : NSA : www.nsa.gov/public_info/declass/uss_liberty/, Torpedo Hole from Drydock Floor3

Le 8 juin 1967, trois jours après le déclenchement de la guerre des six jours (le 5 juin 1967), le navire de reconnaissance électronique de l'US Navy, USS Liberty, battant pavillon national et revêtu de ses marques d'identification, faiblement armé, alors qu'il croisait à vitesse réduite dans les eaux internationales, par beau temps et mer calme, entre 13 et 25 miles des côtes du Sinaï, territoire égyptien, avec 294 hommes à bord, était violemment attaqué par l'aviation et la marine Israélienne, à partir de 13h58, heure locale (11h58GMT). L'attaque a duré près de deux heures, par air et par mer, à la roquette, au canon, au napalm, à la torpille — 5 torpilles tirées par trois torpilleurs (en emportant 2 chacun, de fabrication française, comme les avions, 2 ou 3 Mirages III et un Mystère) dont une seule a atteint le bateau, tuant 26 hommes et manquant de le faire couler, et à la mitrailleuse, avec en particulier des tirs sur les pompiers, les radeaux de sauvetages mis à l'eau pour évacuer les blessés, et les marins qui les maniaient. Les 5 fréquences radio d'appels d'urgence du bateau furent toutes brouillées tant que dura l'attaque. Avant l'attaque, depuis 6h00 du matin, le bateau avait été survolé à plus de huit reprises par des avions. Plus tard, à Malte, l'équipage a compté 861 trous d'impacts plus grands que la main, sans compter les milliers d'impacts de balles de 12,7. Tous les faits rapportés ci-dessus proviennent du rapport de l'association des vétérans de l'USS Liberty remis au secrétaire à la Défense des États-Unis, les 8 juin, 2005, 38ème anniversaire de l'attaque, report.pdf (ici aussi) ou report.htm, disponible sur le mémorial de l'USS Liberty (nouvelle adresse : www.gtr5.com).

D'après la commission indépendante d'enquête, composée d'experts reconnus dont d'ancien militaires américains haut gradés, dirigée par l'ancien chef d'État-Major de la Marine et interarmé (d'août 1967 à juillet 1974), l'amiral Thomas H. Moorer, qui a travaillé en 2003 sur l'attaque et dont les conclusions sont citées dans le rapport, qui s'appuie sur les témoignages du capitaine Joe Trully, officier du porte-avion USS Saratoga, et de l'amiral Lawrence Geis, commandant la sixième Flotte au moment de l'attaque, la Maison Blanche a fait rappeler les avions lancé au secours de l'USS Liberty, un événement sans précédent dans toute l'histoire navale des États-Unis. D'après le rapport de la CIA du 13 juin 1967, rendu partiellement public, joint à un dossier de Confidentiel.net réalisé en 2004 la fin de l'attaque a correspondu avec l'apparition de deux navires soviétiques, qui l'ont ensuite escortés à distance pendant qu'il ralliait par ses propres moyens la 6ème Flotte, pendant 17 heures. Cette information est confirmée par l'ancien membre de l'équipage John Hrankowski interviewé par la Pravda en juillet 2002 (traduit dans le même dossier de Confidentiel.net, et en 2006 dans un dossier assez complet sur le sujet de Palestine 1967).

Le commandant de l'USS Liberty, William L. McGonagle fut décoré de la prestigieuse médaille d'honneur du congrès, en 1968, pour son action héroïque dans le sauvetage de son bateau. Il en est aussi l'unique récipiendaire à ne pas l'avoir reçu à la Maison blanche de la main du président, mais dans une telle discrétion, que la plupart des membres de son équipage l'ignoraient jusqu'à ses dernières années (article de Richard Kolb, pdf, cité plus haut). Sa citation n'évoque même pas qui était l'agresseur !

Les survivants ont maintenant atteint l'âge de la retraite, leurs rangs ont commencé à s'éclaircir comme, en 1999, avec la mort de leur commandant. Ils se sont réunis à Washington le 8 juin 2007, pour ce 40ème anniversaire (signalé ici, et ici aussi), pour demander une fois de plus la reconnaissance du caractère délibéré de l'attaque qu'ils ont subi.

Une commission d'enquête sur cette attaque a été instituée par l'US Navy, dés le 10 juin 1967. Elle n'a mis que 10 jours, sous pression hiérarchique, pour rendre ses conclusions, alors que ses membres estimaient nécessaire que l'enquête prenne 6 mois. Les conclusions publiées ont été que l'attaque n'était pas délibérée mais était due à la confusion avec un bateau égyptien. C'est sur le travail de cette commission que porte la déclaration sous serment de Ward Boston, qui en fut le n°2, reproduite plus bas. La thèse de l'accident est depuis devenu la "thèse officielle". D'après l'association des vétérans du bord, rien n'a été officiellement entrepris pour approfondir les faits, seuls des enquêteurs individuels l'ont tenté depuis.

Les survivants et les témoins se sont tus pendant plus de 10 ans. Quand ils parlent, c'est, tous sauf un (le Lt Maury Bennett, cité sur le site de John Gidusko, un autre ancien), pour contester la thèse de l'accident. Mais voilà, il y a polémique, avec un autre camp, celui des tenants de l'accident, dont le chef de file est Jay Cristol, auteur en 2002 d'un livre défendant la thèse de l'accident, qui a en particulier introduit la notion qu'il y aurait eu 13 enquêtes officielles sur l'attaque, qui toutes concluaient à l'accident. Or cette notion des 13 enquêtes officielles est vivement contestée par la partie adverse (copie du cache de Google copié le 7 juin 2007 ici) qui n'en retient qu'une seule, celle du 10 juin 1967. Dans le camp de Jay Cristol, on a assez facilement tendance à qualifier les adversaires, les tenants de l'hypothèse de l'attaque délibérée, de paranoïaques adeptes des théories du complot (17 déc 2010, lien mort, lien par archive.org : La plupart des complots ne reposent que par une analyse construite sur une paranoïa psycho-sociale. La théorie du complot selon laquelle l'attaque par Israël de l'USS Liberty en 1967 était "intentionnelle" est une fabrication calomnieuse" - "Most conspiracies hang together by a belabored psycho-social paranoid analysis. The conspiracy theory that Israel's attack on the USS Liberty in 1967 was "intentional" is a slanderous fabrication..." ), quand on ne les accuse pas tout simplement d'antisémisme...

Ces accusations récurrentes rendent amers les survivants qui disent vouloir simplement que l'on recherche la vérité sur cette attaque, avant qu'ils ne disparaissent. Ils ne cessent de réclamer l'ouverture d'une nouvelle commission d'enquête officielle, après celle de 1967 trop hâtivement menée.

Ces menaces d'être accusé de paranoïa des théories du complot et d'antisémitisme expliquent-elles l'abstention totale de nos média francophone dans le traitement de cet épisode étonnant de la guerre des six jours, juste au moment de son quarantième anniversaire ?

Le témoignage sous serment en 2004 du capitaine Ward Boston, Jr, enquêteur en 1967

Voici plus bas, raison de la longue présentation qui précède, la traduction en français de la déclaration sous serment (affidavit) faite le 8 janvier 2004 par l'un des deux principaux enquêteurs de la commission d'enquête officielle de la Marine des États-Unis sur l'attaque Israélienne commise contre l'USS Liberty le 8 juin 1967, commission qui a été instituée dés le 10 juin 1967.

La source de cette traduction est le document pdf accessible à partir du Mémorial de l'USS Liberty (nouvelle adresse : www.gtr5.com, d'où est extraite la photo ci-dessus du bateau après l'attaque, sur laquelle on distingue un trou de torpille) et remis en format web sur le site ifamericansknew.org.

L'auteur affirme sa conviction que l'attaque était délibérée et même que son intention était de ne laisser aucun survivant (alinéa 9).

Il précise que l'attaque à la mitrailleuse qui a été commise sur les trois canots de sauvetages qui avaient été mis à l'eau pour les blessés par l'équipage constitue un crime de guerre (alinéa 10).

Il indique comment les témoignages recueillis à l'hôpital de plus de soixante marins trop gravement blessés pour se rendre à la cour ont été purement et simplement écartés du dossier (alinéa 12).

Il affirme également que le texte rendu public de son rapport d'enquête avait été modifié, sur ordre du Président Johnson et du Secrétaire à la défense Robert McNamara (91 ans en 2007), par rapport à sa rédaction originale afin de faire passer cette attaque non pas comme l'attaque délibérée qui avait été constatée mais comme provenant d'une méprise dans l'identification du bateau par les forces Israéliennes (alinéa 16).

Enfin il déclare que des pressions du pouvoir ont été exercées sur les enquêteurs et les témoins de cette attaque afin qu'ils gardent le silence (alinéa 18).

Il justifie sa propre sortie du silence qu'il avait respecté pendant plus de 30 ans, par la mauvaise foi scandaleuse de Jay Cristol, auteur en 2002 d'un livre sur cette attaque soutenant la thèse de la méprise (alinéa 15).

Note du 6 février 2008 : l'Amiral McCain, commandant la marine en Europe, cité à l'alinéa 5 pour être celui qui a ordonné l'enquête, est le père du sénateur John McCain candidat à l'investiture républicaine pour les élections présidentielles de 2008 aux États-Unis.

Ressources en français sur l'attaque contre l'USS Liberty :

Dossier de Confidentiel.net de 2004 contenant en particulier la traduction du témoignage de M. Hrankowski, survivant de l'équipage publié initialement dans la Pravda en 2002. Attention, une question biaisée du journaliste laisse penser que les canots ont été mitraillés alors qu'ils étaient remplis de blessés. Non, ils étaient vides. Son affirmation que l'USS Saratoga a été alerté dés le début de l'attaque n'est pas reprise dans le rapport de 2005. Il précise que les torpilleurs disposaient en tout de 6 torpilles. Ce fait avéré (attaque par trois torpilleurs munis chacun de deux torpilles) renforce la véracité de l'intention des Israéliens de couler l'USS Liberty. Il précise que les bateaux Soviétiques ont escorté, sur la ligne d'horizon l'USS Liberty ralliant la flotte US.

Dossier de Palestine 1967 de 2006, dossier très complet, avec également la traduction du témoignage de M. Hrankowski, survivant de l'équipage publié initialement dans la Pravda en 2002.

Des vétérans du navire de guerre USS Liberty s’opposent au Pentagone au sujet des crimes de guerre israéliens par Delinda C. Hanley in Washington Report on Middle East Affairs, août 2005, pages 17-18 —  sur le site de International solidarity movement - France : article faisant le compte-rendu de la réunion des vétérans du 8 juin 2005 et de la remise au représentant du secrétaire à la Défense de leur rapport. L'article contient cette prédiction non avérée deux ans après : "Après avoir reçu le rapport, débordant de preuve des crimes de guerre perpétrés par Israël contre du personnel militaire des Etats-Unis, le secrétaire à la Défense ne peut faire à moins que de susciter une enquête officielle."

Saviez-vous que... L'affaire de l'USS Liberty, 2003 : résumé de l'affaire, sur le blog d'Iberville, recueil de chroniques militaires.

Ressources en anglais :

Mémorial de l'USS Liberty (nouvelle adresse : www.gtr5.com) tenu par une équipe de vétérans de l'équipage, soutenant la thèse de l'attaque délibérée, mettant en particulier en exergue le rapport pour crime de guerre déposée par l'association des vétérants de l'USS Liberty auprès du Département de la défense le 8 juin 2005 ;

Article de Wikipedia sur l'attaque contre l'USS Liberty (l'article de la version française est assez léger) ;

Site de Jay Cristol soutenant la thèse de la méprise.

Articles publiés à l'occasion du 40ème anniversaire (avant) : (voir également la revue de presse après le 40ème anniversaire)

Article "punchy" de Stanley Heller "Arrest Robert McNamara" du 1er juin 2007 dans Counterpunch (développant l'affaire du rappel des avions et les pressions exercées pour étouffer l'affaire) ;

La sélection d'articles donnée sur le Mémorial de l'USS Liberty.

Commentaire supplémentaire : comment s'est fait un rapport d'enquête officiel

A la veille du 40ème anniversaire de l'attaque contre l'USS Liberty, avec 294 marins à bord, il apparaît intéressant de présenter une traduction en français de ce témoignage de l'un des deux principaux responsables de l'enquête officielle sur cette attaque d'un navire de l'US Navy par l'aviation et la marine Israéliennes, en pleine guerre des six jours, déclenchée le 3 jours auparavant, le 5 juin 1967. Il apparaît que les plus hautes autorités aux États-Unis (le Président Johnson et le Secrétaire à la défense McNamara) sont directement intervenu pour caviarder et détourner les conclusions d'un rapport d'enquête officiel, et étouffer la parole des témoins. Ce témoignage montre comment, quand la raison d'état est en jeu, les conclusions d'un rapport officiel peuvent être à l'opposé des conclusions auxquelles sont parvenus ses rédacteurs initiaux.

Deux poids, deux mesures : comparaison avec les incidents du Golfe de Tonkin

Trois ans avant, en 1964, les incidents du Golfe de Tonkin , sous le même gouvernement Johnson, impliquaient également l'US Navy. Ils apparaissent se résumer, pour celui de 2 août, à une unique balle de mitrailleuse reçu par l'USS Maddox, et pour celui de 4 août, à des tirs dans une nuit d'orage sans lune sur de faux échos radars, par l'équipage de l'USS Turner Joy. Ces incidents minimes ont pourtant été utilisés auprès de l'opinion publique comme prétexte par gouvernement Johnson, pour attaquer le Vietnam du Nord et obtenir, par la résolution du Golfe de Tonkin, dés le 7 août, le plein soutien du Congrès à cette "attaque défensive," avec toutes les funestes conséquences qui en ont résulté avec la guerre du Viêt Nam.

La comparaison avec l'"incident de l'USS Liberty," pour prendre les termes de Jay Cristol, illustre les "deux poids, deux mesures." Dans le premier cas, l'opinion publique a été embrigadée dans les soutien à la guerre à partir d'un prétexte minime, dans le deuxième cas, l'incident a été tu malgré des centaines de témoins et les Etats-Unis n'ont cessé d'accroître leur soutient à Israël, leur agresseur, soutien qui était encore un peu ténu au début de la guerre des six jour, pour devenir, à partir de l'embargo sur les ventes d'armes décidé cette même année par la France, l'indéfectible soutien à Israël qu'ils sont restés depuis. Et les conséquence de ce soutien inconditionnel sont également funestes, jusqu'à aujourd'hui... Imaginons que les conclusions du rapport publié aient été celles qu'exprime ci-dessous son enquêteur, les États-Unis auraient-ils si facilement pris le même chemin ?

Tableau comparatif des deux incidents :
Golfe de Tonkin USS Liberty
Date : 2 et 4 août 1964 8 juin 1967
Agresseur : Vietnam du Nord Israël
Morts US : 0 34
Blessés US : 0 173
Impacts de torpilles : 0 1
Impacts de gros calibre : 0 861
Impacts de 12,7 : 1 des milliers
Autre : Le 4, il n'y avait aucun agresseur L'agresseur a également bombardé au napalm
Conséquences : Offensive américaine contre le Vietnam du Nord entraînant une forte escalade d'une guerre qui aura coûté la vie d'environ 58 000 soldats des Etats-Unis Levée des derniers embargos sur les livraisons d'armes à Israël et début d'une période de soutien à ce pays qui dure encore en 2008

Conclusion

Cette histoire vieille de 40 ans et qui est loin d'être finie montre, je l'espère, qu'il faut chercher la vérité, même si elle ne correspond pas à nos idées préconçues, et ne pas prendre sans esprit critique les conclusions des expertises trop soumises à la raison d'État. On retrouve , il me semble, les mêmes ingrédients dans la polémique actuelle sur les attentats du 11 septembre, mais également, par exemple, en France, dans l'accident de l'usine AZF du 21 septembre 2001, ou dans le naufrage, le 15 janvier 2004, du chalutier Bugaled Breizh, qui tous impliquent les plus hautes autorités.


USS Liberty à Malte après l'attaque (source NSA)
USS Liberty à Malte après l'attaque (source NSA — www.nsa.gov/public_info/declass/liberty - Pierside Malta2)

(Révision du 16 juin 2007)

Revue de presse après le 40ème anniversaire

Pas plus d'article rapporté sur l'incident de l'USS Liberty par Google News FR que le 5 juin, si ce n'est un article, La guerre des six jours il y a 40 ans de Mille Babords sur l'épisode du massacre de prisonniers Egyptiens à El Arish, le matin du 8 juin, rapportant le témoignage de James Ennes de l'USS Liberty. Cet article était accessible le 10 juin mais le n'est plus le 11 juin, à la rédaction de ce paragraphe, bien que toujours référencé par news.google.fr.

(ajouté le 29 juin 2007) L'USS Liberty, le lobby & une longue liste de laquais, par Douglas Herman, le 12 mai 2007, en exclusivité pour Rense.com, sur le site alterinfo.net. Google News ne pointe pas vers cet article. Les États-Unis sont présentés comme les laquais d'Israël. L'attaque contre l'USS Liberty et ses suites en sont une illustration.

Par contre beaucoup d'articles rapportés par par Google News US.

Honneur aux vétérans dont ce quarantième anniversaire était un jour de retrouvailles, de souvenir et de recueillement : la liste commence par les reportages sur la réunion et les témoignages.

Remembering the USS Liberty four decades later, par William Hugues, le 11 juin 2007, sur le site de dailyscare.com (dont la devise est "Exposing Media and Government Propaganda, Obfuscation, Scare Tactics and Fearmongering") : compte rendu de la réunion des vétérans du 8 juin 2007, au cimetière national d'Arlington, VA, avec reportages vidéo.

Liberty survivors mark 40 years today, questions haunt decades since Six-Day War attack June 8, 2007, par John Andrew Prime, le 8 juin 2007, sur www.shreveporttimes.com : où l'on revoit que le silence a été scrupuleusement respecté par les survivants pendant quinze ans.

Eyewitness to an Act of War, par Mark Glenn, le 7 juin 2007 : pour American Free Press, repris ici par thepeoplesvoice.org : témoignage du capitaine Block, survivant du bord, qui, comme Ward Boston, a témoigné après 30 ans de silence, à cause de la publication du livre de Jay Cristol et de la campagne de mensonge qui avait été orchestrée autour. thepeoplesvoice.org publie également un interview de Ward Boston, Insider Tells the Truth About the Cover-up of the Attack on the USS Liberty, le 9 juin 2007, et, le 2 juin, un article sur l'incident, USS Liberty: Memories That Won’t Die, toujours de Marc Glenn.

Israel's Attack on the USS Liberty, Revisited, by Jeffrey St. Clair, le 8 juin 2007, dans Counterpunch : présentation très complète du sujet. Reprend, au passage, l'information, déjà publiée par le même auteur dans Counterpunch en 2003, que les avion US rappelés par McNamara étaient uniquement armés d'armes nucléaires ! Cet article est repris par de nombreuses autres sites.

Why did Israel attack USS Liberty?, par Raffi Berg, BBC News, le 8 juin 2007 : revue des diverses "théories de complot" dont la plus extrême de la "collusion US" de Peter Houram dans son livre de 2003 "Operation Cyanide" prétendant que l'opération était planifiée depuis un an, qu'il s'agissait de faire couler le bateau sans laisser le moindre survivant et d'en accuser l'Égypte. Le dernier mot revient à l'historien Michael B. Oren qui rejette toutes ces théorie du complot au motif, dit-il, que pas un seul des milliers de documents déclassifiés, ne leur donne le moindre début de consistence.

Coverup theory alive at USS Liberty reunion, par Oren Dorell, USA Today, le 8 juin 2007 : article du journal à grand tirage USA Today reprenant sans recul les accusation de "théories du complot" et l'affirmation mensongère des "11 enquêtes" qui toutes sont arrivées aux mêmes conclusions de l'accident. Cet article donne cependant la parole aux vétérans.

Forty years later, searching for truth, par Ward Boston, Jr., The San Diego Union-Tribune, le 8 juin 2007 repris par le site de l'Institute for Middle East Understanding, organe d'information sur la Palestine destiné aux journalistes : article de Ward Boston lui-même reprenant les principaux points de sa déclaration sous serment et apportant son soutien à l'action de l'association des vétérans dans sa demande de nouvelle commission d'enquête officielle. Citation :

I join the survivors in their call for an honest inquiry. Why is there no room to question Israel – even when they kill Americans — in the halls of Congress?
Let the survivors testify. Let me testify. Let former intelligence officers testify that they received real-time Hebrew translations of Israeli commanders instructing their pilots to sink "the American ship."
Surely uncovering the truth about what happened to American servicemen in a bloody attack is more important than protecting Israel. And surely forty years is long enough to wait.

Et la réponse de Jay Cristol à Ward Boston : Why You Shouldn't Pay Attention to the Claims that Israel Attacked the USS Liberty Deliberately, par Jay Cristol dans le History News Network de la George Mason University : du pinaillage sur les détails pour éviter la discussion sur le fond !

Autre événements liés au quarantième anniversaire

(modifié le 29 juin 2007)

Publication le 8 juin 2007 par la National Security Agency (NSA), l'employeur de l'USS Liberty, sur son site de faximilés d'une grande quantité de document originaux déclassifiés concernant l'USS Liberty, sa mission et l'attaque qu'il a subi : les documents publiés sont censurés pour partie.

Citation : The attack on the USS Liberty, like others in our nation's history, has become the center of considerable controversy and debate. It is not NSA's intention to prove or disprove any one set of conclusions, many of which can be drawn from a thorough review of this material. La NSA ne prend partie pour aucune interprétation des événements. En particulier, elle se garde bien d'endosser la "version officielle" de la méprise.

Commentaire par l'USS Liberty Memorial : We know there is more, though NSA claims this is all they have. Don't you believe it. "Nous savons qu'il y a plus, bien que la NSA prétende que ce soit tout ce dont elle dispose. Vous ne croyez pas ?"

(ajouté le 30 janvier 2008) Interview radio de Ward Boston par George Kenney, le 29 juin 2007 (1h19'49") : écouter :   (télécharger).

New revelations in attack on American spy ship

par John Crewdson (prix Pulitzer 1981), le 2 octobre 2007, avec de nouveaux éléments publiés le 2 décembre, dans le Chicago Tribune.
(ajouté le 3 février 2008)

Ce dossier long et documenté réalisé par un journaliste d'investigation réputé est très important car il donne, en réaction à la publication le 8 juin 2007 de documents par la NSA citée ci-dessus, le témoignage de cinq officiers et spécialistes du renseignement militaire, témoins à époque des interceptions qui avaient été faites des communication militaires israéliennes, pendant le déroulement de l'attaque, et de leur transcription. Ces témoignages contredisent la NSA qui dans sa publication du 8 juin 2007 ne donne des transcriptions des interceptions qu'après le gros de l'attaque (en particulier après le lancement des torpilles). Ces témoignages confirment que la NSA continue à dissimuler le plus important au public. Ils sont surtout accablant pour l'armée israélienne. Ils indiquent que le bateau était parfaitement identifié par les Israéliens comme étant un navire militaire des États-Unis, que l'attaque était totalement délibérée, et surtout que son intention était bien de couler le bateau sans laisser de survivant. Deux télégrammes diplomatiques israéliens déclassifiés obtenus par le Chicago Tribune indiquent que les Américains disposaient de preuves que les Israéliens avaient poursuivi l'attaque en dépit d'une identification correcte du navire, ce qui est un élément supplémentaire à l'appui de l'existence des enregistrements et transcriptions supplémentaires des communications israéliennes pendant l'attaque détenues par les Américains.

De plus, John Crewdson apporte un nouveau témoignage sur le rappel des avions envoyés au secours de l'USS Liberty par la 6ème flotte par le secrétaire à la défense Robert McNamara. Interrogé par le Chicago Tribune, Robert McNamara reste toujours aussi amnésique sur ce qu'il a bien pu dire ou faire pendant cette journée du 8 juin 1967 !

Extraits :

U.S. Navy jets were called back

[...]

J.Q. "Tony" Hart, then a chief petty officer assigned to a U.S. Navy relay station in Morocco that handled communications between Washington and the 6th Fleet, remembered listening as Defense Secretary Robert McNamara, in Washington, ordered Rear Adm. Lawrence Geis, commander of the America's carrier battle group, to bring the jets home.

When Geis protested that the Liberty was under attack and needed help, Hart said, McNamara retorted that "President [Lyndon] Johnson is not going to go to war or embarrass an American ally over a few sailors."

McNamara, who is now 91, told the Tribune he has "absolutely no recollection of what I did that day," except that "I have a memory that I didn't know at the time what was going on."

The Johnson administration did not publicly dispute Israel's claim that the attack had been nothing more than a disastrous mistake. But internal White House documents obtained from the Lyndon B. Johnson Presidential Library show that the Israelis' explanation of how the mistake had occurred was not believed.

Except for McNamara, most senior administration officials from Secretary of State Dean Rusk on down privately agreed with Johnson's intelligence adviser, Clark Clifford, who was quoted in minutes of a National Security Council staff meeting as saying it was "inconceivable" that the attack had been a case of mistaken identity.

[...]

Analyst: Israelis wanted it sunk

Selon les analystes, les Israéliens voulaient couler le bateau.

Steve Forslund, analyste à la 544th Air Reconnaissance Technical Wing, Offutt Air Force Base à Omaha a lu en direct les transcriptions des interceptions des communications israéliennes :

"The ground control station stated that the target was American and for the aircraft to confirm it," "The aircraft did confirm the identity of the target as American, by the American flag." "The ground control station ordered the aircraft to attack and sink the target and ensure they left no survivors." Forslund said he clearly recalled "the obvious frustration of the controller over the inability of the pilots to sink the target quickly and completely." "He kept insisting the mission had to sink the target, and was frustrated with the pilots' responses that it didn't sink."

Témoignage confirmé par deux autre spécialistes du renseignement de l'Air Force, qui travaillaient dans deux lieu très éloignés, qui affirment aujourd'hui avoir également lu les transcriptions des interceptions des communications israéliennes : James Gotcher, maintenant avocat en Californie, à l'époque au 6924th Security Squadron de l'Air Force Security Service, service adjoint à la NSA, à Son Tra, Vietnam :

"It was clear that the Israeli aircraft were being vectored directly at USS Liberty," selon un e-mail de Gotcher. "Later, around the time Liberty got off a distress call, the controllers seemed to panic and urged the aircraft to 'complete the job' and get out of there."

Le Capitaine de l'Air Force Richard Block, à l'époque en Crète, commandant une "intelligence wing" de plus de 100 analystes et cryptologistes surveillant les communication dans le Moyen-Orient, et travaillant maintenant au service de la protection de l'enfant. Les transcriptions qu'il se rappelle avoir lu,

"were teletypes, way beyond Top Secret. Some of the pilots did not want to attack," "The pilots said, 'This is an American ship. Do you still want us to attack?' And ground control came back and said, 'Yes, follow orders.'"

L'article mentionne d'autres témoignages sur ces transcriptions de communication confirmant tous le caractère délibéré de l'attaque, et la confirmation de l'ordre d'attaque par le contrôleur au pilote hésitant en découvrant l'appartenance du bateau à la Marine des États-Unis, comme celui, indirect de Dwight Porter, à l'époque ambassadeur des États-Unis au Liban, maintenant décédé.

Une source israélienne fait même référence à ces transcriptions : Dans deux télégrammes diplomatiques de l'ambassadeur d'Israël à Washington, Avraham Harman, au Ministre des affaires étrangères Abba Eban à Tel Aviv, cinq jours après l'attaque,

"Harman cabled Eban that a source the Israelis code-named "Hamlet" was reporting that the Americans had "clear proof that from a certain stage the pilot discovered the identity of the ship and continued the attack anyway." "Harman repeated the warning three days later, advising Eban, who is now dead, that the White House was "very angry," and that "the reason for this is that the Americans probably have findings showing that our pilots indeed knew that the ship was American."

According to a memoir by then-CIA director Richard Helms, President Johnson's personal anger was manifest when he discovered the story of the Liberty attack on an inside page of the next day's New York Times. Johnson barked that "it should have been on the front page!"

Israeli historian Tom Segev, who mentioned the cables in his recent book "1967," said other cables showed that Harman's source for the second cable was Arthur Goldberg, then U.S. ambassador to the United Nations.

Ces télégrammes diplomatiques ont été déclassifiés par les Israéliens, obtenu de leurs archives par la Tribune de Chicaco et traduits depuis l'Hébreu.

Oliver Kirby, directeur exécutif des opérations de la NSA au moment de l'attaque contre l'USS Liberty, a confirmé l'existence des transcriptions de la NSA.

Asked whether he had personally read such transcripts, Kirby replied, "I sure did. I certainly did."

"They said, 'We've got him in the zero,'" Kirby recalled, "whatever that meant -- I guess the sights or something. And then one of them said, 'Can you see the flag?' They said 'Yes, it's U.S, it's U.S.' They said it several times, so there wasn't any doubt in anybody's mind that they knew it."

Kirby, now 86 and retired in Texas, said the transcripts were "something that's bothered me all my life. I'm willing to swear on a stack of Bibles that we knew they knew."

One set of transcripts apparently survived in the archives of the U.S. Army's intelligence school, then located at Ft. Holabird in Maryland.

W. Patrick Lang, a retired Army colonel who spent eight years as chief of Middle East intelligence for the Defense Intelligence Agency, said he transcripts were used as "course material" in an advanced class for intelligence officers on the clandestine interception of voice transmissions.

"The flight leader spoke to his base to report that he had the ship in view, that it was the same ship that he had been briefed on and that it was clearly marked with the U.S. flag," Lang recalled in an e-mail.

"The flight commander was reluctant," Lang said in a subsequent interview. "That was very clear. He didn't want to do this. He asked them a couple of times, 'Do you really want me to do this?' I've remembered it ever since. It was very striking. I've been harboring this memory for all these years."

Key NSA tapes said missing

Asked whether the NSA had in fact intercepted the communications of the Israeli pilots who were attacking the Liberty, Kirby, the retired senior NSA official, replied, "We sure did."

On its Web site, the NSA has posted three recordings of Israeli communications made on June 8, 1967. But none of the recordings is of the attack itself.

Indeed, the declassified documents state that no recordings of the "actual attack" exist, raising questions about the source of the transcripts recalled by Forslund, Gotcher, Block, Porter, Lang and Kirby.

The three recordings reflect what the NSA describes as "the aftermath" of the attack -- Israeli communications with two Israeli helicopters dispatched to rescue any survivors who may have jumped into the water.

Two of the recordings were made by Michael Prostinak, a Hebrew linguist aboard a U.S. Navy EC-121, a lumbering propeller-driven aircraft specially equipped to gather electronic intelligence.

Mais Prostinak a déclaré être certain que ce sont plus de trois enregistrements qui ont été réalisés ce jour là.

"I can tell you there were more tapes than just the three on the Internet," he said. "No doubt in my mind, more than three tapes."

At least one of the missing tapes, Prostinak said, captured Israeli communications "in which people were not just tranquil or taking care of business as normal. We knew that something was being attacked," Prostinak said. "Everyone we were listening to was excited. You know, it was an actual attack. And during the attack was when mention of the American flag was made."

Prostinak acknowledged that his Hebrew was not good enough to understand every word being said, but that after the mention of the American flag "the attack did continue. We copied [recorded] it until we got completely out of range. We got a great deal of it."

Charles Tiffany, the plane's navigator, remembers hearing Prostinak on the plane's intercom system, shouting, "I got something crazy on UHF," the radio frequency band used by the Israeli Air Force.

"I'll never forget it to this day," said Tiffany, now a retired Florida lawyer. He also remembers hearing the plane's pilot ordering the NSA linguists to "start taping everything."

Prostinak said he and the others aboard the plane had been unaware of the Liberty's presence 15,000 feet below, but had concluded that the Israelis' target must be an American ship. "We knew that something was being attacked," Prostinak said.

After listening to the three recordings released by the NSA, Prostinak said it was clear from the sequence in which they were numbered that at least two tapes that had once existed were not there.

One tape, designated A1104/A-02, begins at 2:29 p.m. local time, just after the Liberty was hit by the torpedo. Prostinak said there was a preceding tape, A1104/A-01.

That tape likely would have recorded much of the attack, which began with the air assault at 1:56 p.m. Prostinak said a second tape, which preceded one beginning at 3:07 p.m., made by another linguist aboard the same plane, also appeared to be missing.

As soon as the EC-121 landed at its base in Athens, Prostinak said, all the tapes were rushed to an NSA facility at the Athens airport where Hebrew translators were standing by.

"We told them what we had, and they immediately took the tapes and went to work," recalled Prostinak, who after leaving the Navy became chief of police and then town administrator for the village of Lake Waccamaw, N.C.

Another linguist aboard the EC-121, who spoke on condition that he not be named, said he believed there had been as many as "five or six" tapes recording the attack on the Liberty or its aftermath.

Andrea Martino, the NSA's senior media adviser, did not respond to a question about the apparent conflict between the agency's assertion that there were no recordings of the Israeli attack and the recollections of those interviewed for this article.

[...]

Actualité de 2010 (partielle)

Trois informations trouvées en 2010, une en anglais, deux en français, avec des liens en anglais :

Photo dédicacée de Golda Meir à Alan Hart
Photo dédicacée de Golda Meir à son bon ami Alan Hart (cliquable vers image en résolution double), source, Alan Hart

Texte du discours prononcé par Alan Hart au dîner annuel de l'association des vétérans de l'USS Liberty, le 12 juin 2010, à Long Island : Why, really, was the USS Liberty attacked by Israel?, sur son site personnel. Alan Hart est un journaliste ancien et expérimenté, spécialisé dans le Moyen-Orient. [17 décembre 2010]

Yiftah Spector, cet encombrant héros (1), par Morice, sur agoravox.fr, le 25 février 2010 : article détaillé reprenant toute l'affaire de l'USS Liberty, dans l'attaque duquel l'as de l'armée de l'air israélienne, Yftah Spector pilotait l'un des Mirages III, ainsi que celui-ci l'a révélé dans son livre de mémoires, Loud and Clear, Minneapolis, Zenith Press, 2009, 426 pp., ISBN 978-0-7603-3630-4 (sur Google livres), qui avait été publié en 2008 en Israël. Ce héros de l'armée israélienne, qui entre autre avait participé à la mission qui a détruit le réacteur nucléaire irakien d'Osirak en 1981, s'était fait remarqué en 2003, brigadier général dans la réserve, en étant l'officier de rang le plus élevé à signer la lettre de 28 pilotes de l'armée, du 24 décembre, d'objection de conscience aux missions de bombardement sur les zones civiles des territoires palestiniens. [13 déc. 2010]

Ladu Bird Johnson, Mathilde Krim, Lyndon Johnson Mathilde Krim, Lyndon Johnson
Sur les deux photos (cliquables pour résolution double) : Lyndon Johnson et Mathilde Krim, sur la photo de gauche : Lady Bird Johnson (source Nicole)

Il y a 43 ans, le 8 juin 1967, Israël attaquait l'USS Liberty dans les eaux internationales : 34 morts, 171 blessés sommés de se taire par Nicole sur son blog, le 8 juin 2010, jour anniversaire de l'attaque, avec photos du président Johnson en compagnie de Mathilde Krim, une "proche" du président, ancien membre de l'Irgoun (pendant l'après-guerre, à Genève et en en France, à l'époque de sa conversion au judaïsme et de son premier mariage (Painful Political Lesson for AIDS Crusader, par Deire Carmody, 30 janvier 1990, New York Times, Mathilde Krim and the story of AIDS, par John Morrison, Chelsea house publishers, 2005, pp 22-24), épouse d'Arthur Krim, plus âgé de 20 ans, producteur de l'industrie de spectacle et grand collecteur de fonds pour le parti démocrate, qui avait ainsi organisé à New-York la fameuse soirée d'anniversaire du président Kennedy, en 1962, avec un lien vers le chapitre 4 McCain Family Secret: The Cover-up du livre de Jeff Gates Guilt by association qui relève le rôle déterminant de Mathilde Krim dans le renforcement du soutien à Israël apporté par Johnson, dans les jours précédant la guerre des 6 jours : le week-end du Memorial Day (27-28 mai) Johnson recevait le couple Krim dans son ranch, et, en leur présence, a atténué les termes du message du Département d'État à Israël, en réponse à l'avertissement russe ; Johnson était présent à New-York à un dîner du President's Club, organisé par Arthur Krim, à ses côté, Mathilde ; Mathilde Krim a passé la nuit du 5 juin, jour du déclenchement par Israël de la guerre des 6 jours, à la Maison Blanche ; le 6 juin, Johnson a débloqué des cargaisons d'armes pour Israël suite à une demande d'Arthur Krim ; elle lui a téléphoné le 6 juin à 23h59, et lui a laissé une note lui demandant un soutien public à Israël. Mathilde Krim a reçu la médaille de la liberté des mains du président Clinton le 9 août 2000. [13-14 déc. 2010]

Mathilde Krim reconnait elle-même sa proximité avec le président Johnson, un article que le New York Times lui consacre en 1984 (Dr. Mathilde Krim: Focusing attention on Aids research, par Judy Klemesrud, publié le 3 novembre 1984, en lien sur sa fiche Wikipedia) la cite :

Au fil des ans, les Krim ont acquis la renommée de collecter des fonds pour les Démocrates importants et de leur offrir des distractions dans leur maison de ville remplie d'objets d'art sur la 69ème rue Est. Walter F. Mondale, candidat démocrate à la présidence, y a séjourné pendant deux semaines pour la primaire de New York, et trois présidents ont fait parti des invités à passer la nuit, John F. Kennedy, Lyndon B. Johnson et Jimmy Carter.
''Pendant l'administration Johnson, mon mari était conseiller du président et nous prenions l'avion pour le Texas presque tous les week-ends,'' rappelle le Dr. Krim avec une expression un peu fatiguée. ''Je travaillais dur pendant toute la semaine, puis je rentrais à la maison et faisais mes bagages. Et nous avons dû continuer à le faire après que Lyndon ait quitté la présidence, ou sinon il se serait senti abandonné.''

Ces lien étroits du président avec un ancien agent de l'Irgoun, en particulier au moment de l'attaque israélienne contre l'USS Liberty, donnent un éclairage révélateur sur l'attitude qu'a eu le président pendant et après l'attaque. [14 déc. 2010]


Déclaration de Ward Boston, Jr, Capitaine, JAGC, USN (ret.)

copie du document original - PDF (également sur http://www.ussliberty.org/bostondeclaration.pdf, le site des vétérans du bord)

Je soussigné, Ward Boston, Jr., déclare que ce qui est écrit ci-après est vrai et complet :

1. Pendant plus de 30 ans, je suis resté silencieux sur le sujet de l'USS Liberty. Je suis un militaire et quand les ordres viennent du secrétaire à la Défense et du président des États-Unis, je les respecte.

2. Cependant, des tentatives récentes de réécrire l'histoire m'oblige à dire la vérité.

3. En juin 1967, alors que je servais comme capitaine dans le Judge Advocate General Corp du département de la Marine, j'ai été désigné comme conseiller juridique senior pour la Cour d'enquête de la Marine sur l'attaque brutale de l'USS Liberty, qui s'était produite le 8 juin.

4. Le défunt amiral Isaac C. Kidd, président de la Cour, et moi-même n'avons disposé que d'une semaine pour assembler les preuves nécessaires à l'enquête officielle de la Marine sur l'attaque, malgré le fait que nous estimions tous deux qu'une Cour d'enquête appropriée sur une attaque de cette ampleur aurait dû prendre au moins six mois.

5. l'amiral John S. McCain, Jr, alors commandant en chef des forces navales en Europe (CINCUSNAVER), depuis ses quartiers-généraux de Londres, avait chargé l'amiral Kidd (dans une lettre datée du 10 juin 1967) d'

"enquêter sur tous les faits et circonstances ayant entraîné cette attaque armée ou y étant liés ; les dommages en résultant ; et les morts et les blessés parmi le personnel de la Marine."

6. Malgré le faible délais qui nous était imparti, nous avons rassemblé une grande quantité de preuves, dont en particulier des heures de témoignages poignants des jeunes survivants.

7. Les preuves étaient limpides. L'amiral Kidd et moi-même croyions de manière certaine que cette attaque, qui avait tué 34 marins américains et blessé 174 autres, était un effort délibéré de couler un bateau américain et d'assassiner la totalité de son équipage. Chaque soir, après avoir entendu des témoignages toute la journée, nous échangions souvent nos impressions personnelles sur ce que nous avions vu et entendu. Je me rappelle l'amiral Kidd évoquant de manière répétée les forces israéliennes responsables de l'attaque comme étant des "bâtards meurtriers." C'était notre croyance commune, basée sur les éléments matériels et sur les témoignages que nous recevions directement, que l'attaque israélienne avait été planifiée et délibérée, et ne pouvait pas avoir été un accident.

8. Je suis certain que les pilotes israéliens qui ont entrepris l'attaque, tout comme leurs supérieurs, qui avaient ordonné l'attaque, étaient parfaitement conscients que le bateau était américain.

9. J'ai vu le drapeau, qui identifiait le bateau comme américain, criblé de balles, et entendu les témoignages qui prouvaient que les Israéliens avaient l'intention de ne laisser aucun survivant.

10. Non seulement les Israéliens ont attaqué le bateau au napalm, au canon et avec des missiles, mais les torpilleurs ont mitraillé les trois canots de sauvetage qui avaient été mis à l'eau dans une tentative de l'équipage de sauver les plus gravement blessés — un crime de guerre.

11. L'amiral Kidd et moi pensions tous deux qu'il était nécessaire d'aller en Israël pour interroger les Israéliens qui avaient participé à l'attaque. L'amiral Kidd a téléphoné à l'amiral McCain pour discuter de l'organisation du voyage. L'amiral Kidd me dit plus tard que l'amiral McCain était déterminé à ce que nous ne fassions pas ce voyage en Israël et que nous ne prenions aucun contact avec les Israéliens sur ce sujet.

12. Malheureusement, nous n'avons pas pu prendre comme preuves et la Cour n'a pas pris en compte les plus de soixante témoignages des hommes qui avaient été hospitalisés et étaient incapables de venir témoigner en personne.

13. Je suis outré par les efforts que font les apologistes d'Israël dans ce pays pour prétendre que cette attaque était un cas de "fausse identification."

14. En particulier, la publication récente du livre de Jay Cristol, "The Liberty Incident", tord les faits, et travestit les positions de ceux parmi nous qui ont enquêté sur l'attaque.

15. C'est la tentative insidieuse de Cristol de blanchir les faits qui m'a poussé à parler.

16. Je sais de conversations personnelles que j'ai eu avec l'amiral Kidd que le président Lyndon Johnson et le secrétaire à la Défense Robert McNamara lui ont ordonné de conclure que l'attaque était un cas de "fausse identification" malgré les preuves surabondantes du contraire.

17. L'amiral Kidd m'a dit, après être retourné à Washington DC qu'il avait reçu l'ordre de s'asseoir avec avec deux civils de la Maison Blanche ou du Département de la Défense, et de réécrire des portions des conclusions de la Cour.

18. L'amiral Kidd m'a dit également qu'il a reçu l'ordre de "mettre le couvercle" sur tout ce qui a un rapport avec l'attaque de l'USS Liberty. Nous ne devions jamais plus en parler et devions indiquer à tous ceux qui y étaient impliqué qu'ils ne devaient jamais plus en parler.

19. Je n'ai aucune raison de douter de l'exactitude de cette déclaration car je sais que le rapport de la Cour d'enquête qui a été rendu public n'est pas le même que celui que j'ai certifié et envoyé à Washington.

20. Je sais ceci parce-que nous avons été contraints, en raison de l'urgence, de corriger à la main et de parapher un nombre substantiel de pages. J'ai examiné la version publique du rapport et je n'y ai retrouvé aucune des pages qui portaient mes corrections manuscrites et mes paraphes. De plus, l'original ne contenait aucune page laissée délibérément en blanc, alors que la version publique en comporte. Enfin, le témoignage du lieutenant Painter sur le tir délibéré à la mitrailleuse sur les radeaux de survie par les équipages des torpilleurs israéliens, que je me rappelle très bien avoir été donné à la Cour et inclus dans le rapport original, manque maintenant, il en a été retiré.

21. Après la conclusion de la Cour d'enquête, l'amiral Kidd et moi sommes restés en contact. Bien que nous ne parlions jamais de l'attaque en public, nous en discutions entre nous, à l'occasion. Chaque fois que nous évoquions l'attaque, l'amiral Kidd était certain que c'était une attaque délibérée, planifiée, d'un bateau américain.

22. En 1990, j'ai reçu un coup de téléphone de Jay Cristol, qui voulait m'interroger sur le fonctionnement de la Cour d'enquête. Je lui ai répondu que je ne voulais pas lui parler de ce sujet et je m'apprêtais à raccrocher. Cristol a alors commencé à me poser des questions sur mon passé personnel et d'autres sujets sans rapport avec la Cour ou l'enquête. J'ai répondu à ces questions et j'ai poliment mis fin à la conversation. Cristol est revenu sur le sujet de la Cour d'enquête, que j'ai refusé de discuter. Finalement, je lui ai suggéré de prendre contact avec l'Amiral Kidd et de l'interroger sur la Cour d'enquête.

23. Peu après ma conversation avec Cristol, j'ai reçu un coup de téléphone de l'amiral Kidd, m'interrogeant sur Cristol et ce qui l'amenait. L'amiral a dénigré ce Cristol et même exprimé l'opinion que "Cristol devait être un agent Israélien." Je ne sais pas s'il voulait dire cela sérieusement ou si c'était sa façon d'exprimer sont dégoût pour l'approche extrêmement partisane, pro-Israélienne, des questions entourant l'USS Liberty.

24. A aucun moment je n'ai entendu l'amiral Kidd parler de Cristol autrement qu'en des termes hautement dévalorisants. Je trouve que la prétention de Cristol à avoir partagé une "amitié profonde" avec l'amiral Kidd est totalement improbable. Je trouve également impossible à croire les affirmations qu'il attribue à l'amiral Kidd, concernant l'attaque contre l'USS Liberty.

25. Plusieurs années plus tard, j'ai reçu une lettre de Cristol contenant ce qu'il prétendait être ses notes de notre conversation. Ces "notes" était grossièrement inexactes et n'avaient aucune ressemblance avec la réalité de cette discussion. Je trouve difficile de croire que ces "notes" étaient le fruit d'une erreur, mais plutôt d'une tentative de tromper. J'ai informé Cristol de mon désaccord avec son souvenir de nos conversations et lui ai dis qu'il avait tort. Cristol a fait plusieurs tentatives pour que nous nous rencontrions en personne et parlions mais j'ai toujours trouvé des moyens pour l'éviter. je ne souhaitais pas rencontrer Cristol parce-que nous n'avions rien en commun et que je n'avais aucune confiance en lui.

26. Contrairement à la désinformation présenté par Cristol et d'autres, il est important pour le peuple Américain de savoir qu'il est clair que Israël a attaqué délibérément un bateau américain et assassiné des marins américains, dont les camarade éplorés ont du survivre avec cette conclusion scandaleusement fausse pendant de nombreuses années.

Daté : 8 janvier 2004

à Coronado, Californie

Ward Boston, Jr., Capitaine, JAGC, USN (ret.)
Conseiller juridique senior auprès le la Cour d'enquête sur l'USS Liberty.


N'ayez pas peur (Deutéronome 1:29)
Je conteste la validité, et conséquemment les résultats d’une raison cultivée par tout procédé spécial autre que la logique abstraite (Edgar Allan Poe, La lettre volée)
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 ; V. 13 du 6 mai 2013, orthographe, lecteur flash de mp3 alsacreations.fr/dewplayer ; v. 12 du 18 déc. 2010, quelques liens vérifiés, création du chapitre 2010 ; 14 déc. 2010, complément sur Mathilde Krim et article de Nicole ; 13 déc. 2010, réf. articles de Morice et Nicole ; 12 novembre 2009, orthographe ; 6 février 2008, révision, table des matières ; 3 février 2008, article du Chicago Tribune ; 30 janvier 2008, corrections minimes ; 16 et 29 juin 2007, révisions, revue de presse, documents de la NSA ; 3 juin 2007, mise en ligne (première page du site).